Les Jeux Olympiques récompensent des athlètes de différentes disciplines sportives : natation, athlétisme, patinage artistique, ski, boxe, baseball, etc. Mais à une époque, ils récompensaient des artistes également. Il y a bien longtemps, l’art faisait partie des épreuves olympiques.
C’est au baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes, que l’on doit cette initiative. Considérant les olympiades comme un modèle d'éducation qui, à l’instar des Jeux antiques, devait englober la totalité du savoir humain, il insista pour que l’art soit incorporé dans le programme olympique. C’est ainsi que les compétitions artistiques firent leur première apparition aux JO de Stockholm en 1912. Cinq catégories étaient présentes : l'architecture, la littérature, la musique, la peinture et la sculpture. Les participants devaient soumettre un travail en rapport avec le thème du sport et s’inscrivant dans une des cinq catégories. Toutes les œuvres d'art devaient être originales. Autrement dit, aucune réplique ne doit avoir été faite avant la compétition. Les travaux qui arrivaient à se démarquer étaient récompensés par des médailles d'or, d'argent et de bronze, même si les médailles n’étaient pas toutes systématiquement remises. Parfois, les artistes pouvaient présenter plus d'une œuvre, afin d’avoir la possibilité de gagner plusieurs prix dans la même compétition.
Les compétitions artistiques furent maintenues aux JO jusqu’en 1949 où un rapport du Comité International Olympique (CIO) déclara que tous les participants à ces épreuves sont professionnels dans leur domaine alors que les athlètes olympiques se devaient d'être amateurs selon les critères olympiques en vigueur. Il fallait donc remplacer les compétitions officielles par des expositions sans médaille, ni récompense. Une annonce qui causa beaucoup de débat au sein de la communauté olympique, mais qui marqua la fin de l’art au sein des Jeux Olympiques. Le Comité olympique tenta de réintégrer les compétitions artistiques lors des Jeux olympiques de 1952 à Helsinki, mais cela n’aboutit à rien. L’art fut réduit à des expositions pour finalement disparaitre complètement.
L’art a tout de même eu son heure de gloire durant les six olympiades auxquelles il avait été intégrées. Et plusieurs noms ont réussi à se démarquer. Il s'agit notamment d'Aale Tynni qui, en 1948, gagne la médaille d’or pour son poème Laurel of Hellas et devient ainsi la seule femme à avoir jamais gagné une médaille d’or en art olympique. Nous pouvons également évoquer le Britannique âgé de 73 ans John Copley qui devint le plus vieux médaillé de l’histoire en recevant la médaille d’argent pour son eau-forte Polo Players. Deux noms que peu de personnes connaissent et qui ne sont même plus considérés comme des médaillés olympiques, mais qui resteront à jamais dans la mémoire des JO.