Janvier 2017, Ouassil Younes Mohamed alias Ouassil, pris la direction de l'Argentine en compagnie de sa camarade Seloua Bouhlal pour tenter de gravir le sommet americain, l'Aconcagua (6961m), pour compléter sa série des 7 sommets de son challenge "Seven Summits By Ouassil".
Acclimaté et habitué des hauteurs, cet ancien steward converti en entrepreneur dans le tourisme d'aventures n'a qu'un seul souhait : Arriver au sommet. Pour lui, cela signifiait tout. Arriver au sommet est l'incarnation de l'aboutissement de plusieurs changements et sacrifices. Il devait le faire pour passer à l'étape suivante : Celle de conquérir le toit du monde. La montagne est devenue sa vie.
Ce sommet mythique de presque 7 000 mètres, ne lui faisait pas peur : Le plan était clair. Un aller-retour au pied de la mythique face sud à Plaza Francia et l’ascension du Cerro Bonete (5 100 m) pour bien préparer son acclimatation et puis au dernier camp : Aller au sommet passant par l'arête nord-ouest qui constitue la voie normale de l'ascension. Mais du fait de sa situation à l’extrémité de l'hémisphère sud où le climat est particulièrement sec, l'itinéraire est dépourvu de neige la plupart du temps. Et la principale difficulté réside dans la très haute altitude et dans le vent souvent très violent qui balaye le sommet. Manque de chance. Ouassil et Seloua se retrouvèrent dans un climat particulièrement extrême. Sa co-équipière marocaine parailleurs se retrouvit dans une situation difficile en raison de l'altitude. Un hélicoptère vient à sa rescousse. Ouassil se retrouve dorénavant avec l'équipe de l'expédition composée d'une dizaine de personnes, portée par une agence argentine, qui décide à l'unanimité de faire demi-tour.
Premier échec pour Ouassil. Un échec qu'il finira par accepter malgré une dépression vécue suite à cette aventure. "J'ai pleuré de toutes mes forces à mon retour au Maroc, je n'étais pas prêt à accepter cet échec" déclarait-il. Après avoir réussi l'ascension du Kilimanjaro (5895m) en Tanzanie et l'Elbrouz (5642m) en Russie, l'Aconcagua disait non cette fois-ci.
C'est auprès de sa famille, son amour numéro un comme il l'exprime qu'il retrouve refuge ces dernières années pour tenter de se reconstruire. Avec son agence de voyages, il sillona les sommets de l'Atlas et de l'Afrique en partageant son amour de la montagne avec ses clients mais l'Aconcagua ne quitta jamais son esprit. Il a un autre amour, très important pour lui, le RAJA de Casablanca, son club de coeur dont le drapeau est porté à chaque sommet, à laquelle il s'est consacré ces dernières années, jusqu'à appartenir au conseil d'administration pour quelques mois.
En 2021, une équipe fait appel à lui pour tenter de gravir le sommet de l'Everest pour le printemps 2022. Une équipe composée de 9 alpinistes et aventuriers dont sa camarade Seloua Bouhlal. Ouassil se remet en marche pour la montagne, s'entraîne dans le haut Atlas et rechausse son casque pour les sommets. Les budgets prévus pour 2022 ne se débloquent pas comme convenu et le projet de l'Everest est décalé pour plus tard. Ouassil y voit l'occasion pour retrouver ce sommet qui lui a dit non : L'Aconcagua.
Deux appels, un billet d'avion, un Visa pour l'Argentine : Et l'aventure recommence le 15 Janvier 2023. Ouassil n'en croit pas ses yeux. Il repart là où le destin a dit non une première fois. "Cette montagne m'appelle, tous les jours. Je n'arrive pas à fermer les yeux des fois tellement je pense à elle. J'ai un goût d'inachevé ! Il est temps de finir cette histoire avec elle", nous dit-il.
Ce papa de trois enfants et jeune homme de 38 ans qui voue un amour particulier et profond pour le Maroc termine sur une note "Walid Regragui et l'issue du Maroc durant la coupe du monde au Qatar m'a réveillé, tout est une question de volonté, de Niya - Je vais mettre cette Niya dans les andes et aller jusqu'au bout".
Nous pouvons que lui dire Bravo pour cette volonté ! Et comme dit Nelson Mandela : L'échec n'existe pas. Soit nous gagnons, soit nous apprenons. Et Ouassil n'a fait qu'apprendre. Courage à lui dans cette mission et SIIIR !